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Chapitre 14
Four months later… (Quatre mois plus tard) Au bord de la piscine de L’Atmo, qui brillait de
tous ses feux sous un soleil de juillet à son zénith, les
dirigeants des deux principales sociétés de communication
de Kaboul, Altaya Consulting et Saraï Group, se partageaient de juteux
marchés autour d’une fisherman salad (salade du pêcheur).
Les concurrents et amis avaient en commun deux ou trois recettes qui assuraient
leur succès, notamment faire venir de brillants et jeunes (et naïfs)
expats, issus des meilleures écoles de commerce ou de graphisme,
leur vendre une « aventure hors du commun » pour leur coller
un travail exigeant et plutôt mal payé, les faire dormir
sur des toshaks – sorte de petit matelas – à même
le sol, et les nourrir de riz gras et de mouton hors d’âge.
Même s’il fallait nuancer : chez Alataya, on travaillait 12
heures par jour, sept jours sur sept : chez Saraï, les horaires étaient
plus… légers. Au grand bénéfice de Marc, qui
voyait débarquer les employés de Saraï tous les jours
à l’heure de l’apéro, vers 17h30. Francis, par
exemple, petit par la taille mais grand par ses talents de dessinateur,
avait élu le troquet comme base, source d’inspiration, repos
du guerrier, abreuvoir… et se nourrissait à l’œil
en piquant discrètement des croissants sur le comptoir. Marc le
savait et ne disait rien : son autre plaisir, après l’engrangement
estival de profits que les jaloux estimaient considérables, était
de veiller comme une mère poule sur le bien-être de ses amis-clients.
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